Certaines rencontres sont plus marquantes que d’autres, celle dont je vais vous relater l’histoire m’a ému à un degré que seuls les êtres emprunts de cette énergie fabuleuse que le cœur renferme, peuvent comprendre. Le ciel que j’admire chaque jour, avec tous les mystères qu’il renferme ne pourrait créer plus de lumière que ces deux regards croisés lors de l’un de mes derniers reportages. N’oublions pas que je suis photographe et que j’ai la chance d’immortaliser la magie perçue au travers de mon objectif. Nul doute que la photographie est le prolongement de ce que je porte en moi.

Je sais regarder, voilà peut être le secret. Mais plus que savoir, je dirais que j’ai cette faculté immuable de pouvoir cueillir ici bas chaque étoile que le ciel sème sur mon chemin. Au final, on ne me parle que rarement de la technique photographique lorsque l’on vient à ma rencontre. Les termes revenant le plus souvent parlent d’humanité, de sourires, de discrétion, de sympathie. Voilà ce qui résume ma raison de m’exprimer avec la photographie. Ecrire avec la lumière de mon cœur l’histoire des moments de vie, de ma vie et surtout celle des autres.

Ce reportage que j’ai réalisé un dimanche de juillet parle de cette énergie puissante que l’on ne saurait définir, cette source d’inspiration pour tous les poètes de la Terre, cette vague qui nous emporte sur les flots imperceptibles du bonheur ruisselant au plus profond de nos êtres et refluant sur nos vies entières. L’Amour, voici le plus doux et le plus merveilleux mystère que la vie engendre ici bas. La vie ou peut-être une puissance plus forte encore, puisque l’amour sera à jamais plus fort que la mort. 

Ces deux regards, ces mains ridés par le temps, enlacées l’une à l’autre depuis le premier jour, ces deux êtres de lumière m’ont bouleversé par leurs sourires et l’amour qui les unis. L’un et l’autre que je découvre à mon arrivée, sur une photo noir et blanc accrochée à l’entrée de ce jardin baigné de soleil et de joie, reflétaient la jeunesse d’une époque lointaine, peut-être avaient-ils une vingtaine d’années sur ce morceau de papier jauni.

Soixante dix ans après que cette photo fut prise, je me trouve face à eux, l’un près de l’autre, aussi beaux que sur la photo que je venais de voir.

Une fête était organisée pour leurs soixante dix ans de rencontre ainsi que les quatre vingt dix printemps de cet homme au sourire sans âge. L’émotion de son regard exprimait la profondeur d’une vie entière jonchée de souvenirs partagés avec celle dont il tenait la main dans ce jardin de juillet. Ils étaient bouleversant de gentillesse et de vie. Leurs yeux reflétaient les perles de pluie venues de ces pays où il  ne pleut pas, on pouvait y lire la suite de ces romans bouleversants dont on ne souhaiterait jamais voir la fin.

Témoin privilégié ou passager éphémère de leur bonheur, je porte à jamais en ma mémoire la beauté de cette rencontre, de ces deux êtres que la vie a uni pour l’éternité.

Je suis Samuel Pruvost, photographe Lille. https://www.samuelpruvost.com 

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